Une approche en six étapes pour réduire l'obnubilation
Il n'existe pas de diagnostic médical clair et précis de l'obnubilation. Cependant, c'est une préoccupation pour laquelle les médecins sont fréquemment consultés. Dans mon cabinet, certains patients disent avoir l'impression de ne pas être eux-mêmes ou se plaignent d'avoir du mal à prendre des décisions relativement simples. J'ai remarqué que la plupart des personnes signalant de tels symptômes ont également des problèmes digestifs, notamment des ballonnements, de la diarrhée et parfois de la constipation. Il n'est pas rare non plus que les personnes se plaignant d'obnubilation souffrent aussi d'une affection sous-jacente comme le syndrome du côlon irritable ou de l'intestin perméable. Dans de nombreux cas, cela pourrait en fait être la cause de l'obnubilation.
Symptômes courants de l'obnubilation
- Manque de clarté mentale
- Affaiblissement des facultés mémorielles
- Difficultés à traiter les informations
- Fatigue (aussi bien mentale que physique)
- Dépression et anxiété
Affections médicales communément associées ou contribuant à l'obnubilation (de la plus courante à la moins commune)
- Le syndrome du côlon irritable/de l'intestin perméable
- Une mauvaise alimentation
- Les effets secondaires des médicaments
- Le syndrome de la fatigue chronique
- L'anémie (carence en fer)
- La grossesse
- Les changements hormonaux
- L'apnée du sommeil
- La sclérose en plaques
- La fibromyalgie
- La maladie d'Alzheimer
- La maladie de Parkinson
Étape 1 : guérir les intestins
La cause de l'obnubilation est souvent le syndrome de l'intestin perméable. Pour promouvoir une bonne santé générale, il est essentiel de se focaliser sur la santé intestinale et d'éviter les aliments provoquant des sensibilités. Ceux qui souffrent de problèmes digestifs devraient envisager de tenir un journal alimentaire pour déterminer quels sont les aliments qui provoquent des réactions.
Les 5 R de la santé intestinale
Les médecins pratiquant la médecine intégrative et holistique utilisent la méthode des 5 R pour optimiser la santé et la biodiversité intestinales : Retirer, Remplacer, Réinoculer, Réparer et Rééquilibrer.
Retirer : éliminez de votre alimentation les aliments auxquels vous êtes sensibles. Les coupables les plus courants sont les produits laitiers, le blé (gluten), le soja, le maïs et les produits dérivés du maïs comme le sirop de maïs à haute teneur en fructose (HFCS). Le sucre, les glucides simples, les pâtes, le pain, les aliments transformés et l'alcool peuvent également irriter la paroi intestinale, surtout en cas de consommation excessive.
Pour certaines personnes, l'élimination de certains édulcorants artificiels (aspartame, saccharine, sucralose) de leur alimentation peut aider, car ces substances peuvent potentiellement réduire la population de bactéries intestinales bénéfiques et provoquer des diarrhées, des ballonnements et des gaz.
Remplacer les enzymes/HCL (acide chlorhydrique) : ceux qui veulent améliorer leur digestion prendront de la bétaïne HCL et/ou des enzymes digestives pancréatiques. En cas de reflux acides provoqués par une mauvaise alimentation, il est essentiel d'améliorer cette dernière avant toute tentative de réduction des médicaments. La réduction de la dépendance aux réducteurs d'acide, tels que les bloqueurs H2 (ranitidine, famotidine) et les inhibiteurs de la pompe à protons (oméprazole, esoméprazole, pantoprazole), peut être bénéfique en raison de leurs effets négatifs potentiels à long terme sur la santé. Si vous prenez ces médicaments depuis plusieurs mois, vous devrez peut-être passer par un processus de sevrage progressif. (REMARQUE : n'arrêtez jamais de prendre vos médicaments sans avoir consulté un médecin à ce sujet. Pour certaines affections, les bienfaits apportés sont supérieurs aux risques encourus).
Réinoculer : il s'agit de repeupler les intestins avec des bactéries bénéfiques. Parmi les bactéries bénéfiques, on peut citer les lactobacilles, les acidophiles et les bifidobactéries. Il peut aussi être utile de prendre un complément en probiotiques contenant entre 5 et 50 milliards d'unités une ou deux fois par jour. En plus des bactéries, une levure bénéfique appelée Saccharomyces boulardii peut aussi aider à restaurer l'équilibre intestinal et la diversité microbienne.
Il serait toutefois inutile à long terme de prendre ces compléments sans améliorer la qualité de son alimentation. C'est en mangeant des aliments nutritifs que nous permettons aux bactéries et aux levures bénéfiques de prospérer dans nos intestins.
Réparer : il est recommandé d'apporter des changements à son alimentation pour aider à soigner le syndrome de l'intestin perméable. Les pratiques alimentaires suivantes peuvent aider :
- Boire du bouillon d'os
- Boire du kombucha
- Boire du kéfir ou manger du yaourt
- Manger des aliments riches en fibres végétales (chou, chou frisé et avocats)
- Cuisiner avec de l'huile de coco, riche en MCT (triglycérides à chaîne moyenne)
- Éliminer les céréales, le sucre et les aliments transformés
- Manger plus de graines germées comme les graines de chia, les graines de lin et les graines de chanvre
- Manger des légumes fermentés comme la choucroute et le kimchi (un aliment de base dans la culture alimentaire coréenne)
Rééquilibrer : apportez des changements positifs à votre style de vie. Effectuez des exercices de concentration et de respiration. Participez à des activités de réduction du stress comme la médiation, le yoga et les exercices quotidiens. Vous pouvez aussi boire une infusion relaxante tous les soirs avant d'aller vous coucher comme la valériane et la camomille.
Étape 2 : le jeûne
Il s'agit d'éviter délibérément de manger dans le but d'améliorer sa santé physique et mentale ou pour atteindre un bénéfice spirituel. On peut pratiquer le jeûne de différentes manières, mais la plupart du temps, ceux qui jeûnent boivent de l'eau, du thé et des infusions non sucrées, ou encore du café, dans le but de s'hydrater.
Pour jeûner, certains choisissent simplement de sauter un repas (le petit déjeuner, par exemple), tandis que d'autres jeûnent pendant un jour ou plus. Lorsque le jeûne est intermittent, on alterne entre une période de 12 à 18 heures sans nourriture (que l'on passe surtout à dormir) et une période de 6 à 12 heures durant laquelle on peut manger. Dans un article précédent, nous avons abordé plus en détails les bienfaits du jeûne.
Étape 3 : l'activité physique quotidienne
Il est essentiel de pratiquer une activité physique pour s'assurer d'une bonne santé aussi bien sur le plan physique que mental. L'être humain est fait pour bouger. Malheureusement, de nombreuses personnes dans le monde souffrent de maladies associées à un style de vie sédentaire dans lequel les exercices sont bien trop rares. Non seulement cela augmente la faiblesse des muscles et des tendons ainsi que la fragilité des os, mais cela favorise aussi la détérioration de la mémoire et de la santé intestinale. La pratique régulière d'une activité physique amène l'organisme à fabriquer le BDNF (facteur neurotrophique dérivé du cerveau), une protéine essentielle à la mémoire à court terme et à la vivacité du cerveau.
Étape 4 : bien dormir
Un sommeil de qualité est essentiel à la santé générale et à la clarté mentale. La plupart des gens ont besoin de 6 à 8 heures de sommeil ininterrompu. Il peut être utile d'éviter de manger trois heures avant d'aller se coucher et de ne pas boire de boissons caféinées après le déjeuner.
Il arrive que certaines maladies affectent le sommeil. L'apnée du sommeil, par exemple, est assez courante. Ce sont le plus souvent les personnes en surpoids et obèses qui sont atteintes, mais tout le monde peut en souffrir. Les personnes atteintes de cette maladie se « réveillent » des centaines de fois par nuit, car leur cerveau ne reçoit pas suffisamment d'oxygène. L'apnée du sommeil augmente le risque de fatigue, d'obnubilation, de somnolence diurne, d'hypertension artérielle et même de crise cardiaque. Il est important de consulter un médecin s'il est possible que vous souffriez d'apnée du sommeil.
Pour ceux qui souffrent fréquemment d'insomnie, la mélatonine peut parfois être utile.
Étape 5 : la lumière du soleil
Depuis toujours, les êtres humains dépendent du soleil (et de l'énergie qu'il leur fournie). Cependant, au cours des dernières décennies, beaucoup d'entre nous se sont mis à considérer le soleil comme un grave danger.
À cause de cette peur, la carence en vitamine D a pris la forme d'une épidémie. Même dans le sud de la Californie, là où j'habite, 4 patients sur 5 manquent de cette vitamine sécrétée par la peau lors de l'exposition au soleil. Je trouve étonnant que, pour tenter de prévenir les cancers de la peau (alors que la plupart ne sont pas mortels), nous nous soyons mis à éviter toute exposition au soleil. Ironiquement, nous réalisons maintenant qu'un faible taux sanguin de vitamine D est un facteur de risque pour des maladies chroniques plus dangereuses.
Étape 6 : les compléments
Nous allons aborder ci-dessous certaines vitamines, des adaptogènes et des nootropiques que certains prennent pour tenter de favoriser la santé générale, l'énergie et la clarté mentale.
Les vitamines
Les multivitamines : à prendre selon les instructions indiquées sur l'étiquette
La vitamine C : un puissant antioxydant. Posologie conseillée : de 500 à 1000 mg par jour
La vitamine D : entre 1000 et 5000 UI par jour
La mélatonine : de 3 à 10 mg 2 à 3 heures avant d'aller se coucher
Les adaptogènes
Un adaptogène est une substance végétale qui aide à protéger les cellules des dégâts causés par les facteurs de stress chimiques et environnementaux.
L'ashwagandha : des études animales ont montré que l'ashwagandha peut aider à améliorer le taux d'énergie et l'endurance. Une étude parue en 2015 dans Ayu portant sur des sportifs a montré que l'ashwagandha peut contribuer à améliorer l'endurance et la qualité de vie. Posologie conseillée : 500 mg une ou deux fois par jour
la réglisse déglycyrrhizinée ou DGL : on pense surtout au bonbon, et non à la plante. Cependant, des études montrent les bienfaits de cette herbe depuis plusieurs décennies. Elle joue un rôle essentiel dans la médecine traditionnelle chinoise, dans laquelle elle est fréquemment utilisée par les personnes souffrant de fatigue surrénale, une affection courante chez les femmes associée à l'obnubilation. Une étude a montré que la réglisse peut aider à équilibrer les taux d'hormones chez les femmes présentant des symptômes liés à la ménopause. Le déséquilibre hormonal est un facteur possible de l'obnubilation
Le Panax ginseng : cette plante coréenne est utilisée depuis plus de 2 000 ans pour traiter des problèmes médicaux divers et variés. Selon une étude de 2018 parue dans Alzheimer’s Research & Therapy, le ginseng pourrait contribuer à améliorer la santé neurologique et les fonctions cérébrales. On peut en prendre sous la forme de complément, d'épice et d'infusions
L'orpin rose(rhodiola) : cette herbe aide à protéger les cellules contre les dégâts oxydatifs causés par les facteurs de stress environnementaux et climatiques. Une étude publiée en 2009 dans le Chinese Journal of Integrative Medicine a conclu qu'« un complément combinant orpin rose et ginkgo pourrait améliorer les performances d'endurance en augmentant l'absorption de l'oxygène et en protégeant contre la fatigue. » Cela peut être bénéfique pour ceux qui souffrent de troubles mentaux
Les nootropiques
Ce terme est utilisé pour décrire les « médicaments intelligents » ou « compléments intelligents » qui peuvent affecter positivement la fonction cognitive et aider à favoriser la clarté mentale. Selon une étude de 2016 parue dans Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine, les nootropiques peuvent améliorer la mémoire, la vigilance, la créativité et l'attention. Ils peuvent donc être utiles pour les personnes souffrant d'obnubilation.
Parmi les nootropiques les plus courants, on peut citer l'extrait d'artichaut, l'hysope d'eau, la forskoline, le ginkgo biloba, le gotu kola, la L-théanine, le ginseng, le curcuma et la xanthine. Tout cela a déjà été abordé dans un article précédent. Nous allons toutefois en aborder quelques-uns plus en détail ci-dessous.
L'hysope d'eau
Traditionnellement utilisée dans la médecine ayurvédique pour ses effets bénéfiques sur la mémoire, l'hysope (Bacopa monnieri) a connu une augmentation de sa popularité en dehors de l'Inde durant la dernière décennie. Cela est principalement dû à de nombreuses études démontrant son efficacité.
Une étude de 2012 publiée dans Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine a conclu que
« …Bacopa monnieri peut améliorer l'attention, le traitement cognitif et la mémoire de travail... »
En outre, une méta-analyse de 2014 (une étude globale des résultats de plusieurs autres études) a conclu que « Bacopa monnieri a le potentiel d'améliorer les fonctions cognitives, en particulier la rapidité de réaction. » D'une manière similaire, une étude de 2016 a conclu qu'« une amélioration statistiquement significative a été constatée dans les tests relatifs aux fonctions cognitives avec l'utilisation de Bacopa monnieri. » Posologie conseillée : comme indiqué sur l'étiquette
La forskoline
La forskoline (Coleus forskohlii) est une herbe utilisée dans la médecine ayurvédique. Cultivée traditionnellement en Thaïlande, au Népal et en Inde, on utilise surtout l'extrait de cette plante qui appartient à la même famille que la menthe. La forskoline augmente le taux d'AMP cyclique (cAMP), une substance chimique importante qui aide les cellules (y compris celles du cerveau) à communiquer entre elles.
Une étude de 2013 a démontré que la forskoline augmente le taux de certaines protéines dans le cerveau, des protéines qui aident les cellules cérébrales à se régénérer. Les fonctions mémorielles s'en trouvent globalement améliorées. Une étude menée en 2017 et parue dans Neural Regeneration Research a démontré que la forskoline peut aider à protéger le cerveau contre la dégénérescence nerveuse et les dommages causés par les toxines. Posologie conseillée : comme indiqué sur l'étiquette
Le gotu kola
Le gotu kola (Centella asiatica) est une plante à feuilles vertes que l'on consomme couramment dans toute l'Asie. On l'appelle aussi « herbe du tigre » et son utilisation est décrite dans des textes médicaux ayurvédiques et taoïstes anciens.
Une étude publiée en 2017 dans Neuroscience Letter a également montré que le principe actif du gotu kola améliore l'intégrité des nerfs dans le cerveau et aide à préserver les fonctions mémorielles. Encore une fois, cette herbe peut être bénéfique pour ceux qui cherchent à améliorer leur clarté mentale. Posologie conseillée : comme indiqué sur l'étiquette
Références :
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- Herb of Elightenment , accessed March 31, 2018 http://herbscoop.com/herbs-for-health/amazing-benefits-gotu-kola-enlightenment-herb/
- Neuroscience Letter. 2017 Apr 12;646:24-29. doi: 10.1016/j.neulet.2017.02.072. Epub 2017 Mar 6.
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